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A la mondialisation néo-libérale,
nous opposons la mondialisation de nos solidarités.
Nous vivons dans un monde où l’appauvrissement s’accroît dans toutes les sociétés, même les plus riches ; un monde où triomphent les inégalités entre les hommes et les femmes, entre les pays du Nord et ceux du Sud, entre les jeunes et les plus âgés, entre les villes et les campagnes, un monde qui consomme le lien entre les humains et la nature.
Nous vivons dans un monde dominé par un système unique, le capitalisme néo-libéral, axé sur la seule compétitivité guerrière et conduit par la seule religion du « tout au marché ».
Nous vivons dans un monde où les institutions internationales, loin de prendre soin de l’humanité, concoctent des projets tels que l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI), qui visent à protéger les « droits » des investisseurs contre les droits des peuples et la souveraineté des États, et permettent aux marchés d’imposer partout des reculs majeurs dans les programmes d’éducation, de santé, de sécurité du revenu, etc. Au moment de célébrer le 50e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, nous constatons que trop souvent encore les droits humains sont bafoués, niés ou marchandisés.
Mais nous vivons aussi dans un monde où de partout surgissent des initiatives, des projets, des mouvements de citoyens et de citoyennes déterminés à changer le visage de la planète, en conciliant ouverture sur le monde et satisfaction locale des besoins. Nous, acteurs et actrices du développement local, en faisons partie. Nous voulons aujourd’hui communiquer nos convictions communes, nos stratégies collectives et nos engagements solidaires.
Nous appartenons à des organisations diverses, organismes de développement en milieu rural ou urbain, groupes voués à la création d’emplois et à la lutte contre l’exclusion, organisations de femmes ou de jeunes, groupes voués à l’éducation à la paix et à la construction de la démocratie participative, organismes de défense des exclus et des marginalisés, organismes de soutien au développement local, intégré et durable.
Nous nous reconnaissons dans cinq défis communs, qui sous-tendent nos actions :
Le développement local constitue une référence, une base, pour aborder autrement la mondialisation. Il s’agit, non pas de construire un modèle alternatif replié sur lui-même, mais de se réapproprier la mondialisation d’une autre manière, de lui donner un sens au travers des démarches locales.
Ce développement repose sur :
Les territoires pratiquant le développement local doivent être le lieu de la mise en pratique au quotidien de réponses aux défis que nous avons mentionnés. Le développement local contribue à l’émergence de nouvelles façons de produire et de partager les richesses, de vivifier la participation citoyenne, de faire grandir la démocratie, pour que chacun et chacune ait à la fois de quoi vivre et des raisons de vivre.
Les organisations de développement local sont des catalyseurs qui valorisent nos richesses particulières que sont la capacité d’imagination, la formulation des projets par les collectivités, la solidarité, la capacité d’entreprendre, le partenariat et la créativité.
Nos structures de représentation, qu’elles soient à l’échelle locale ou régionale, jouent un rôle-clé, d’où l’importance d’assurer leur représentativité et de là, leur reconnaissance. Pour atteindre cet objectif de représentativité, nous affirmons qu’il est essentiel que les différents types d’échanges (intra et interrégionaux, voire internationaux) associent les élus, les acteurs et actrices du développement local et les citoyens et citoyennes. De la même façon, nous insistons pour que soient reconnues les organisations non gouvernementales (ONG) et toutes les institutions de la société civile.
Nous, acteurs et actrices de développement local, revendiquons :
Nous nous engageons :
C’est ainsi que nous concluons les Rencontres mondiales du développement local, avec la conviction qu’un mouvement est en marche, que nous venons de créer les liens nécessaires pour que notre action locale prenne tout son sens dans la construction planétaire. A la mondialisation néo-libérale, nous opposons la mondialisation de nos solidarités.
24 Octobre 1998